Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 09:15

Lors de l’Assemblée Générale du 20/01/2012, M. Jean-Laurent Félizia, intervenant professionnel à l’antenne marseillaise de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, a présenté les grandes lignes de l’étude récemment menée sur le site pendant une semaine par un groupe d’étudiants de cette école et dont les conclusions remises aux autorités n’ont pour l’heure pas été rendues publiques.

 

Malgré un sol piétiné par l’occupation estivale intensive, ces jeunes gens ont redécouvert  l’emplacement de ce qu’on peut appeler encore le cordon dunaire, ce même cordon qui a pour effet de créer un tampon entre la terre et la mer, l’eau douce et l’eau salée. Un pointage méticuleux des arbres, qui a également permis de dresser une carte précise de la végétation du site tout entier, a révélé que l’ensemble végétal à l’emplacement de l’ancien cordon dunaire constituait aussi une barrière à l’invasion marine salée.

 

La carte hydrologique montre que la zone du Yotel est un point de rencontre entre l’eau de mer et ses flux saisonniers et le bassin versant de la Giscle avec ses affluents pour l’eau douce, le couvert végétal préservé contribuant à faire barrage et tampon. Nul doute que s’il venait à disparaître, l’eau de mer pénètrerait les terres. Dans certaines zones, le long de la Gisclette par exemple, on estime que, pour renforcer les écosystèmes, il faut conserver le potentiel végétal composé de chênes liège, chênes verts, aulnes, frênes, pins parasols. Il y a  ailleurs des espèces que l’on peut envisager de transplanter, d’autres, exotiques et en mauvais état sanitaire, que l’on peut même envisager d’éliminer (eucalyptus par exemple).

 

Par ailleurs, les paysagistes en herbe ont retrouvé, par déduction, au travers de petites courbes de niveau préservées, des lignes structurantes perpendiculaires à l’écoulement des eaux correspondant à un usage agricole ancien de la parcelle. Si un aménagement devait avoir lieu, il faudrait prendre en compte ces micro-sillons et éviter par exemple qu’il y ait un îlot central résidentiel.

 

Les étudiants ont également repéré le niveau zéro et identifié des zones du Yotel se trouvant en-dessous du niveau de la mer. Ils avaient pour projet de matérialiser, à l’aide de petits ballons gonflés à l’hélium, la cote du plancher habitable, définie suite aux conclusions du PPRI et augmentée d’une marge pour la végétation à installer sous les bâtiments afin d’assurer un effet tampon. Cette cote se situe à 2,02 mètres au-dessus du sol de la place centrale du village de vacances !

Il y a bel et bien un débat de fond entre paysagistes et architectes bâtisseurs, mais il reste une contrainte indiscutable : la préservation du sol végétal, qui offre une résistance à la mer. Construire des maisons sur pilotis impliquerait sans nul doute des forages pour la réalisation de micro-pieux structurants, ce qui favoriserait la montée des eaux saumâtres et nuirait au couvert végétal existant dans sa durabilité.

 

Pour finir, les étudiants ont préconisé quelques mesures :

 

-                     Matérialisation des zones à préserver par des rubans de balisage ;

-                     Marquage par ballons marqueurs des hauteurs de rez de chaussée ;

-                     Suivi du site en période estivale à forte pression humaine ;

-                     Création de plaquettes avec charte de gestion.

Partager cet article
Repost0

commentaires